Poétique de l'abandon


Que font-ils là tous ces jouets ? Pourquoi se retrouvent-ils ici, au lieu d’être dans une chambre d’enfant ? Ont-ils été perdus ? Ont-ils été jetés ? Sont-ils à leur place ces objets de « vie » dans ces endroits abandonnés ?

 

Il y a là une incohérence, une improbabilité qui nous fait nous interroger sur ces scènes, sur ces jouets, sur leur histoire, et bien sûr, sur ceux que l’on ne voit pas ici : les enfants, leurs enfants ! Où sont ces enfants ? Qui sont-ils ? Que sont ils devenus ? Comment ont ils pu jeter, ou perdre des jouets, qui ont dû être si proches d’eux ?

 

Pénétrer dans ces scènes nous renvoie  irrésistiblement à l’enfance, et au temps qui passe. Mais pas seulement : Il est aussi question de la perte de l’objet aimé, de l’éloignement des années et des lieux, d’abandon, de séparation… et de sa version ultime, la mort.

 

Tous ces jouets inertes reposent dans ces lieux vidés, délaissés.  Ces endroits sont une métaphore de la mémoire, de nos souvenirs qui s’effritent, cloquent, se délavent avec le temps.

 

Ainsi, il y aurait bien une sorte de « memento mori » dans toutes ces images : souviens toi que tu vas mourir, souviens toi que le temps passe, et peut-être que l’enfance de tes souvenirs te regarde encore ?

Qu’es-tu devenu, toi, l’enfant qui regarde ces photographies ?

 

Samedi 11/06/16 :
Une partie de cette série a été primée au concours régional (UR18) auteur photographe de la Fédération Française de Photographie.